lundi 2 février 2009

Des aventures de l'homme enceint

Mon témoignage n'a d'autre vocation que d'être un témoignage de plus, d'un néo trentenaire dont la Bee est enceinte, pour tenter de me souvenir ultérieurement de ce qui me passait par la tête, et de rassurer les hommes qui ne sont pas fous de joie à l'annonce de la grossesse.

Cette fameuse annonce a eu lieu fin septembre, un jeudi si je me souviens bien, aux alentours de 5h du matin. Après une dizaine de jours de retard, Bee refusait de faire un test de grossesse, vu les résultats du spermogramme quelques mois plus tôt nous avions abandonné l'idée des méthodes naturelles.
Cependant, elle devait partir quelques heures plus tard pour un long week end maternel, et quand même, fallait bien être rassuré pour les jours à venir, ce serait bien délire, ce serait fou, enfin fallait quand même faire ce test.
Je me souviens d'un "heeeuu tu veux venir voir là ?" depuis les wc, la voix légèrement tremblante. Je suis sorti du lit avec un "oh putain" en tête. "Oh putain" qui a d'ailleurs été dans ma tête pendant plusieurs mois, et que j'ai répété en voyant l'objet scientifique que vous pouvez faire pipi dessus.
Je crois avoir eu une espece de vide, une stupeur je pense, soit c'était une panique intense qui a bloqué toute émotion (enfin toute autre émotion), soit une telle irréalité que c'était comme un rêve (pas au sens on vient de gagner à l'euromillion).
Cette espece d'irréalité m'a suivi pendant les semaines et les trois ou quatres premiers mois. C'est difficile d'exprimer ce qu'on ressent quand on nous demande si on est fier d'etre futur père, alors que j'avais juste une sensation d'etre dans surprise sur prise, video gag et compagnie. Toujours une sensation chaque fois qu'on m'en parlait de "ah merde c'était pas un rêve c'est pour de vrai ?"
Ces premiers jours ont donc alterné entre la panique et l'irréalité. La plus grosse panique étant bien sur la crainte d'avoir fait une connerie. Je me suis lancé dans le projet bébé pour deux raisons : Bee n'en pouvait plus de souffrir de ne pas en avoir, et moi je ne voulais pas prendre le risque de regretter à 40 ans de ne pas l'avoir fait. Et de se dire constemment : "est ce que c'étaient de bonnes raisons de faire un enfant, vu que maintenant je ne suis pas fou de joie c'est donc que forcément ça devait être des mauvaises raisons on est bien dans la merde maintenant"
Autre peur evidemment : la vie qui change. Moi qui suis exclusif, comment je vais faire pour accepter qu'on passe de deux à trois (enfin de trois à quatre avec le chat), alors que rien que d'avoir un chat nous a perturbé pendant plusieurs semaines. J'avais mes centres d'interets, je m'interessais à ma gueule, il va falloir que je montre de l'interet pour d'autres domaines, et en plus que je donne l'impression que ça me plait !

Les premiers mois sont passés très vite avant d'arriver à un gros choc, celui de l'échographie ...